Carl Menger n’a jamais tenté de privilégier la théorie aux dépens d’autres approches que de donner toute leur place légitime aux sciences théoriques du champ économique aux côtés des sciences historiques et des sciences pratiques.
Aucune direction ne doit prétendre à l’exclusivité de son approche. Au contraire, c’étaient à la fois l’unilatéralisme pratiqué par les historicistes allemands et l’incapacité patente des « conseillers du prince » des Empires centraux à se mettre au niveau de la science (car ils ne juraient jamais que par une « expérience » changeante) qui obligeaient Menger à souligner la portée de la théorie per se. Jamais il n’a cherché à rendre la science économique seulement théorique, mais toujours il s’est efforcé de rendre la théorie pure en économie, en n’écartant pas les formes d’analyse, en privilégiant l’inscription des phénomènes dans le temps et dans l’espace, qu’avec l’idée qu’elles pussent enfin, au travers d’études historiques réformées, prendre leur place – toute leur place, mais seulement leur place. Nous traiterons plus particulièrement les sujets suivants :
- Choix du déductivisme contre inductivisme
- L’essentialisme de Menger
- La classification mengerienne des sciences économiques
- Le refus de la mathématisation du réel
- Le refus des « concepts collectifs » et le concept collectif de « société »
- La querelle sur les méthodes
- Opposition à la macroéconomie
Bibliographie
BERKANE Abdelaziz, [2011]« Carl Menger et l’école autrichienne sur la question de la connaissance », dans CAMPAGNOLO (dir.), [2011] Existe-t-il une doctrine Menger ?, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, coll. « Collection Episteme », p. 129-153
BOND Niall, [2011] « Carl Menger entre épistémologie et idéologie », dans CAMPAGNOLO (dir.) [2011], op. cit., p. 101-126
CAMPAGNOLO Gilles, [2011b] « Présentation » des Recherches sur la méthode dans les sciences sociales et en économie politique en particulier, Paris, Éditions de l’EHESS, coll. « EHESS-Translations », p. 429-524